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Mory Kanté
Guinée

Dans son dernier album, « La Guinéenne » en hommage aux femmes de Guinée et d’Afrique, l’artiste s’est accompagné d’une section de cuivre inspirée, en concert à Vandœuvre les Nancy le 3 février,...
Biographie
Mory Kante est l’héritier de la tradition des griots, les “djéli” du Mandé, empire d’Afrique de l’Ouest qui à son apogée, sous le règne de Soundiata Keïta au XIIIe siècle, s’étendait depuis la côte atlantique jusqu’à la région de Gao. Son premier enseignement musical, il le reçoit avant même sa naissance, le 29 mars 1950 à Albadaria près de Kissidougou en Guinée forestière. Sa mère Fatouma Kamissoko, communique avec lui en musique, alors qu’il est dans son ventre.

D’origine malienne, Fatouma est la fille de Djéli Mory Kamissoko dit “Sanda” (le mot, le proverbe et le verbe), chef spirituel des griots des pays de Kouranko et de Sankarã en Guinée. C’est le vieil homme lui-même qui baptise l’enfant et lui transmet son propre nom. Dans ce nouvel album, “Alamina Badoubaden”, splendide air traditionnel enregistré live par un ensemble réunissant quelques-uns des meilleurs griots résidant en France, est un hommage du petit-fils à ce grand-père illustre.

1950-64 – L’enfant griot
L’enseignement traditionnel du petit Mory commence auprès de son père, El Hadj Djelifodé Kante, alors chef des griots de Kissidougou, qui s’éteindra à l’âge de 109 ans. Parmi les derniers de ses trente-huit enfants, Mory, suit l’école française et apprend à jouer du balafon, l’instrument emblématique des Kante. Dans les récits des djéli, il est dit que Soumaworo Kante, roi du Sosso, possédait un “djo” très puissant, le “Sosso Bala”, un balafon (ou plutôt un bala, balafon désignant le joueur de bala) gardé dans le secret d’une case rituelle.
La légende raconte comment il donna ce balafon à son griot avec ces mots : “Bala Fasséké Kouyaté”. Mory le chante magnifiquement dans “Soundiata”, pièce épique de plus de 25 minutes enregistrée en 1975 alors qu’il est chanteur du Rail Band de Bamako. « Tous les balafons sont accordés à ce balafon, qui existe et a toujours une place aujourd’hui, explique Mory Kante. C’est l’un des premiers instruments féeriques. Mais il est faux de dire que le balafon de Soumaworo Kante était un “fétiche”. C’est un moyen de communication entre ce que les gens peuvent voir et écouter et ce que les gens ne peuvent ni voir, ni écouter. C’est-à-dire un instrument qui permet d’établir une communication cosmique, une communication de pouvoir. »

1965-70 - Premiers voyages initiatiques
L’initiation du jeune griot commence à 15 ans. Mory est envoyé à Bamako, capitale du Mali, chez sa tante la griotte Maman Ba Kamissoko, l’une des chanteuses de l’Ensemble Instrumental National du Mali. Durant trois ans, l’adolescent entreprend à travers le Mandingue les voyages initiatiques nécessaires à la formation du griot : une succession d’épreuves difficiles, pas seulement musicales, avec la brousse pour seul refuge…
De retour en ville, Mory a tout loisir de se défouler sur les musiques qui affluent du monde entier : chachacha et mambo de Cuba, rumba congolaise, soul music américaine, pop anglaise, yéyés français… Mory Kante s'est entiché de la guitare et se débrouille fort bien comme balafoniste, guitariste et chanteur des Apollos, qui animent les fêtes de mariage. La référence à James Brown, dont il connaît le fameux “Live at the Apollo” marque déjà l’option funky que Mory ne cessera de creuser.

1971-77 - Voyages avec le Rail Band
Repéré par Tidiane Koné, saxophoniste et chef d'orchestre du Rail Band, ensemble fondé en 1969 pour animer le très prisé Buffet de la Gare de Bamako, Mory l’intègre comme guitariste et balafoniste en 1971.
Son chanteur d’alors s’appelle Salif Keïta. En 1973 quand celui-ci rejoint le groupe rival des Ambassadeurs, Mory le remplace au micro. Il aborde les styles les plus divers, s’illustrant notamment dans des morceaux de pur funk à la James Brown, comme “Moko Jolo” (enregistré en 1974 avec le Rail Band et repris en 1993 sur son album Nongo Village) ou sur un afrobeat à la sauce mandingue, comme “Dugu Kamleba” (1974), dédié à Fela.
À Bamako, Mory Kante découvre la cora, grande harpe-luth originaire de la région du Gabu qu’arrose le fleuve Gambie. Il apprivoise l’instrument en autodidacte et ses efforts sont récompensés le jour de 1974 où le grand maître malien Batrou Sékou Kouyaté lui offre cette cora qui l’accompagne sur toutes les scènes du monde. À partir de 1975, précédé par sa réputation, le Rail Band commence à tourner dans toute l’Afrique de l’Ouest. En 1976, Mory reçoit le trophée de la “Voix d’Or” au Nigeria. L’année suivante, il décide de compléter sa formation de griot en allant voir les maîtres de la tradition dans les grands sites historiques du Mandingue.

1978-83 – Le voyage d’Abidjan
Après avoir quitté le Rail Band, Mory Kante s'installe à Abidjan en 1978. C’est là qu’il développe ce qui va constituer la grande originalité de sa musique, l’une des clés de sa célébrité. « J’ai opté pour les recherches sur le son des instruments traditionnels africains : le balafon, le violon, le bolon et surtout la cora, dit-il. Alors que tous les orchestres s’équipaient d’instruments modernes (guitares, claviers…), je pensais qu’il était dommage de laisser cette richesse de côté. »
Entouré d'une petite formation traditionnelle (balafon, djembé, bolon à cinq cordes), Mory Kante (cora et chant) assure l’animation du Climbier, alors célèbre club d’Abidjan où se produisent des vedettes internationales comme Barry White et Johnny Pacheco. Ses arrangements acoustiques de succès internationaux étonnent et séduisent Gérard Chess, directeur du label américain Ebony Records, qui décide de produire “Courougnégné”, premier disque de Mory Kante, en 1981.
La renommée de l’artiste commence à résonner dans toute l’Afrique. Elle s’amplifie grâce au ballet mandingue réunissant 75 artistes traditionnels et modernes qu’il dirige sur la scène du Centre culturel français d’Abidjan en 1982. Une version réduite de cette création forme l’un des volets du fabuleux spectacle que Jacques Higelin présente à Bercy à l’automne 1985.

1984-89 – Le voyage à Paris
Mory Kante arrive en France en 1984. Dans la ville lumière, trouver sa place au soleil n'est pas simple, surtout sans carte de séjour… Sur son album “Mory Kante à Paris”, enregistré “façon façon”, figure une version quasi traditionnelle de “Yéké Yéké”. En l’espace de deux ans, alors qu’il est reparti quasiment de zéro, Mory Kante s’impose par la seule force de son talent. Les concerts qu’il donne avec sa cora électrifiée font l’unanimité de la critique. En 1985, il participe à la musique du film “Black mic mac”. Il est aussi parmi les 30 artistes africains de Paris qui contribuent à l’aventure “Tam Tam pour l’Ethiopie” orchestrée par Manu Dibango. C’est à cette occasion qu’il rencontre Philippe Constantin, alors l’un des meilleurs découvreurs de talents de la jeune scène française. Convaincu du potentiel de Mory Kante, Philippe lui propose un contrat de disque en 1986, lorsque lui sont confiées les rênes des productions Barclay.

L’album “10 cola nuts”, coproduit par le pianiste américain David Sancious, est accueilli par une critique élogieuse et nominé pour les Victoires de la musique 1986. Le rythme des tournées s’accentue : Europe, Afrique du Nord, Mali, Sénégal, USA… Non seulement Mory Kante à su trouver un équilibre idéal dans le métissage, mais le public occidental est prêt à recevoir cette musique qui lui ouvre de nouveaux horizons.
Le fulgurant succès de “Yéké Yéké”, réenregistré dans une version plus concise, rapide, électrique et dansante pour l’album “Akwaba Beach” (1987), prend tout le monde par surprise. Les ventes s’envolent (plus d’un million de singles, plus de 500 000 albums), les classements dans les hit-parades se multiplient tout autour de la terre. Quand en juillet 1988 “Yéké Yéké” atteint la première place du classement paneuropéen du Billboard américain, le griot de Kissidougou a réussi son défi : donner à la musique africaine la place qui lui revient de droit.
1990-95 – Voyages planétaires et retour aux sources
Le 14 juillet 1990, sur une grande scène au cœur de Central Park devant des dizaines de milliers de New-yorkais, Mory Kante, l’ancien sans papiers, représente la France aux côtés de Khaled. Et quelques mois plus tard, lors du Gala de la francophonie, il a le bonheur de fouler les planches du mythique Apollo Théâtre de Harlem. Paru cette même année, l’album “Touma” (le Moment), produit par le même Nick Patrick qui a réalisé le précédent, est disque d’or en France.
L’année suivante, pour la cérémonie inaugurale de la Grande Arche de La Défense, Mory Kante est invité à présenter sa Symphonie de Guinée, interprétée par un ensemble de 130 griots musiciens, chanteuses et chanteurs traditionnels. Cet événement préfigure le projet dont Mory, âgé de 41 ans, rêve en secret : élaborer en Afrique un grand centre de promotion de la culture mandingue. Il a déjà le nom : Nongo Village. Dans un premier temps, Mory fait construire son studio sur un terrain qu’il a acquis aux environ de Conakry. Il y enregistre les bases de son dernier album pour Barclay, “Nongo Village”, qui sort fin 1993. L’année suivante se succèdent ses tournées en Europe et au Canada. Il est également couronné par le “Griot d’Or” à Paris et par le Prix Kilimandjaro d’Africa n°1. Mais ce qui préoccupe surtout Mory Kante, c’est la mise en œuvre de son projet, qui ne manque pas d’ambition dans le contexte économique de la Guinée.

1996-2004 – L’endurance du voyageur
Mory reprend son indépendance artistique et son autonomie de producteur pour assurer la réalisation de son album “Tatebola”, paru en 1996. La chanson qui donne son titre à l’album est choisie par CFI (Canal France International) comme générique du Mundial 98. Si les tournées se poursuivent dans le monde, notamment avec Womad, le projet de Cité commence à prendre forme à Conakry, dans le quartier que la population baptise bientôt “Mory Kantea”.
« Je veux contribuer à industrialiser la musique et la culture africaine à travers ce projet, explique le chanteur. Il comprendra une grande école de musique, où seront enseignés les instruments traditionnels et où seront dispensés des stages de formation aux métiers du spectacle, une agence de spectacle, trois studios d’enregistrement, un studio audiovisuel où l’on pourra produire et fabriquer des émissions artistiques et culturelles. Le secteur touristique propose un hôtel, doté d’un club et d’une salle de spectacle. Des logements son également prévus pour les équipes qui viendront travailler dans les studios d’enregistrement. »

En 2000, Leonardo di Caprio sollicite Mory Kante pour la B.O. de son film “The Beach” qui contient un remix de “Yéké Yéké”. Au mois de décembre, il est convié au Vatican pour animer la fête du jubilé du pape. Aussitôt auprès cette expérience intéressante pour un musulman, Mory Kanté entame l’enregistrement de son nouvel album, « Tamala - Le Voyageur », achevé début avril 2001.

A l' occasion de la Journée Mondiale de l'alimentation, le 16 octobre 2001, Mory Kanté a été nomme Ambassadeur par la F.A.O. (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture). Sa mission est de faire connaître le combat de la F.A.O. contre la faim pour réduire la pauvreté dans le monde.

En 2002/2003, Mory Kanté démarre une grande tournée européenne pour la promotion de son album. Il participe à de nombreux festivals importants comme Art Rock, Couleur Café, Jazz à Vienne, Lugano, Fête de la Musique à Nice, Fêtes de Genève, Audincourt, Festival du Bout du Monde de Crozon… 120 concerts dans plus de 25 pays. Il est également invité à faire un concert à la prison sur Robin Island en Afrique du Sud pour commémorer les années que Nelson Mandela y avait passé.

En 2004, après le succès de ses concerts semi-acoustiques, Mory Kanté a décidé d'enregistrer un album totalement acoustique « Sabou » et a passé beaucoup de temps entre la Guinée et l'Europe faisant des recherches sur les rythmes et les chansons de l'album.



Discographie

2012 - LA GUINEENNE
Discograph


2004 - SABOU
Riverboat Records


2002 - BEST OF
Universal/Barclay


2001 - TAMALA
Sono / Next Music


1996 - TATEBOLA
Mory Kanté / Misslin


1994 - NONGO VILLAGE
Barclay


1992 - TOUMA
Barclay


1987 - AKWABA BEACH
Barclay


1986 - 10 KOLA NUTS
Barclay


1984 - A PARIS
Aboudou Lassissi / Barclay


1982 - N'DIARABI
Balani / MĂ©lodie


1981 - COUROUGNEGNE
Ebony/Ivory Coast



     


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Celebration of African Rhythms
Mory Kante - Yeke Yeke
La Guinéenne [EPK]