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Yilian Cañizares
Cuba/Suisse

Le Maître de la composition et de la mélodie Omar Sosa croise l’énergie et la créativité de Yilian Canizares. L’eau rencontre le feu !! Sortie de l’album Aguas le 5 octobre, en tournée européenne en octobre...
Biographie
Une charmante jeune fille, enfilée dans une robe de mousseline qui peut ajuster son archet en même temps qu’elle chante des hymnes ouest-africains. On croit que c’est la joliesse virtuose qui caractérise Ochumare. Et puis, en deux secondes fulgurantes, cette diva havanaise installée en Suisse, montre ses dents carnassières. Elle traverse d’un bond les mémoires de Chopin, celles de Chucho Valdés, le jazz de New-York, l’audace impérieuse des cérémonies de la santeria. Rien n’est joli dans cette musique : tout est urgent.

Yilian Canizares est née il y a très peu de temps, à La Havane. Très vite, sur la peau des tambours, elle a appris les rythmes complexes, les espaces oniriques, une Afrique réécrite dans l’insularité glorieuse d’un pays qui importait aussi des professeurs russes. Yilian est le fruit de plusieurs histoires. Elle peut jouer sur un violon de précision les sonates mathématiques de Bach. Elle peut fabriquer des swings de La Nouvelle-Orléans. Elle peut aussi, et ce n’est pas peu de chose, réveiller les divinités yoruba. Et notamment la déesse Oshun, âme des eaux douces, qui correspond le mieux à sa nature fluide.
YIlian, enfant prodige, a étudié chez elle, dans une capitale qui est un carrefour. Elle est partie ensuite pour Caracas : orchestre, symphonies et apprentissage scrupuleux d’un instrument qui aime se rebeller. Elle s’est construite seule, à l’écart des siens, en débarquant enfin en Suisse pour y peaufiner ses arpèges. Etrangement, c’est ici, au milieu de l’Europe protestante, qu’elle a fondé un quartet au nom de divinité yoruba : Ochumare. Depuis lors, ils cherchent à réactiver la puissance métissée du jazz latin, en mêlant tout ce qui, de près ou de loin, est passé par leurs mains.

Un percussionniste lausannois, Cyril Regamey, dont chacun croit qu’il cache des ascendances caraïbes. Un pianiste cubain, Abel Marcel, reconnu par Chucho Valdés, qui rassemble en une cadence les héritages compilés de l’impressionnisme français et des sorciers noirs. Et un contrebassiste vénézuélien, David Brito, qui a donné à son instrument le nom d’une femme ; il enracine le groupe dans sa soif de syncopes. Au milieu des mecs, imperturbable, Yilian Canizares ne se contente pas de prodiguer sa douceur. Elle allume les feux de forêt, les mambos incandescents, la maîtrise absolue d’un répertoire qui prend à tous sans rendre à personne.

Elle chante « Oshun Ede », hommage à sa déesse personnelle, comme si elle avait vu cette rivière, ombragée et pétrie d’oracles, qui coule au Nigéria. Pas de démonstration, juste la conscience que cette poésie s’est transmise depuis des siècles, malgré les océans. Elle fabrique, dans « Pirulisme », des anges cascadeurs, de lyrisme concassé, qui volent à toute vitesse. Elle coud des cha-cha d’école, des pulsations râpées qui semblent provenir de cabarets anciens, au temps où la Havane n’avait pas encore été conquise par des touristes qui vivent de l’exotique (magnifique solo dans « Papito »). Yilian, même quand elle susurre des refrains sacrés (« Aso Kara Luwe »), dans une langue transmise clandestinement, les ramène à sa propre réalité cosmopolite. Celle d’une femme qui a vu du pays.

On ne peut venir à bout de cet album. On y pénètre comme dans le labyrinthe euphorique des cultures antillaises. « Tout convient, pourvu qu’on prenne rien pour base », disait le compositeur américain John Cage. Tout fait l’affaire pourvu qu’on se serve de tout, lui répond Yilian. Le jazz moderne des hérauts sixties. Les contredanses françaises du XIXe siècle. Les rythmes bouleversés du son cubain. Les prières indestructibles des enfants d’esclaves. Ochumare est un dieu arc-en-ciel, un serpent mythique qui sert de cordon ombilical au monde tel qu’il tourne. Parmi la profusion des pistes qui alimentent ce disque, Yilian Canizares trahit une quête intime. Comment dans l’écheveau des origines, retrouver sa route.







Discographie

2015 - InvocaciĂłn
NaĂŻve


2013 - Ochumare
Naive



     

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Invocacion Live Cully Jazz 2015
Lucero Live at Cully Jazz 2015
Non, je ne regrette rien (Live version